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Janosik n’avait même pas 20 ans lorsque s’est fait enrôler, en décembre 1707, dans l’armée insurrectionnelle. L’année suivante il a participé à la bataille de Trencin où on l’a fait prisonnier.
Arrivé au château de Bytca, comme prisonnier, il a été forcé d’accepter de devenir garde dans l’Armée impériale.
C’est là qu’il a fait connaissance et s’est lié d’amitié avec le capitaine de brigands emprisonné, Tomas Uhorcik. Janosik a aidé Uhorcik à s’évader.
Celui-ci s’est dissimulé à Velke Rovne près de Bytca et où il a demeuré pendant tout l’hiver de 1710-1711.
Peu après l’évasion de Uhorcik, Janosik a quitté le service armé et est retourné chez ses parents à Terchova.
L’année 1711, année de la conclusion de la Paix
de Satumar, était une marque importante dans la vie tant de Janosik que de Uhorcik. Dû à des désaccords avec les membres de la troupe qu’il dirigeait et en partie due également à son mariage, Uhorcik s’est décidé à se retirer dans la localité éloignée, sous le pseudonyme de Martin Mravec.
Selon son souhait, Janosik a pris le commandement de la troupe à l’automne de 1711, développant son activité surtout en 1712. En liaison avec les émigrants insurgés mais aussi avec les hommes de Rakóczi qui restaient, ils ont mis à merci plusieurs seigneurs féodaux. Son style de brigandage était une forme de lutte de classe, une manifestation de protestation contre les règles féodales qui, après la Paix de Satumar, se sont réinstallées dans le pays de manière encore plus aiguë.
Klenovec est devenu le lieu de rencontres de Janosik et Uhorcik. Janosik s’y rendait souvent.
Il aimait y passer surtout les mois d’hiver.
Dans la région, tous les deux ont acquis une bonne renommée et ont lié de façon surprenante des liens étroits avec le haut fonctionnaire du district – le sous-préfet Pavol Lani.
Celui-ci est demeuré, même après la défaite de l’insurrection, un adepte secret de Rakóczi.
Lorsque Janosik et Uhorcik ont été emprisonnés en 1712 dans le castel de Hrachov, lors de la chasse aux insurgés dans la région, le sous-préfet et son serviteur se sont chargés de leur libération.
Klenovec est devenu quand même un lieu prédestiné pour eux deux.
C’est là qu’après des recherches menées sur plusieurs mois, les gendarmes du district de Liptovsky Mikulas les ont attrapés pour les incarcérer dans la prison du district.
En mars 1713, Janosik s’est retrouvé devant le tribunal de Liptovsky Mikulas.
Il était accusé comme insurgé d’avoir des contacts avec l’émigration insurgée, de brigandage ainsi que du meurtre du curé de Domaniza qui était la base de l’accusation pour le procureur.
Janosik s’est montré courageux et fort lors du jugement, de l’interrogatoire et de la torture.
Il n’a pas relevé grand chose sur lui-même ni sur ses compagnons et sur ceux qui l’appuyaient, bien qu’il ait avoué plusieurs actions de brigandage chez certains seigneurs.
Il a nié catégoriquement sa participation à l’affaire tragique de Domaniza. A ce sujet, il existait à l’époque de ce jugement des écrits dignes de foi dans le registre de Domaniza qui confirmait l’innocence de Janosik Le tribunal du district n’en tirait cependant aucun compte et malgré les protestations du défenseur de Janosik, celui-ci fut condamné à mort par pendaison sur un crochet.
Deux mois venaient à peine de s’écouler après la mort de Janosik lorsque s’ouvraient les procès du Tribunal seigneurial contre ceux que des gendarmes sont parvenus à attraper comme étant les compagnons complices de Janosik et de Uhorcik. Les procès menés correspondaient bien au programme de répression contre quiconque voulait faire revivre d’une manière ou d’une autre, les traditions insurrectionnelles ou bien les entretenir. Les autorités seigneuriales et des districts veillaient ensemble, et grâce à la présence permanente de l’Armée impériale, à toute résurgence insurrectionnelle.
Les périodes défavorables et bouleversées pour le peuple après la Paix de Satumar ont changé rapidement pour le mieux. Rakóczi, voyant qu’il ne pouvait réaliser ce qu’il avait promis au peuple dans sa proclamation, a choisi de s’exiler.
Lorsque la cour autrichienne, par l’intermédiaire de ses émissaires a menacé sa vie en Pologne, il est allé en France puis en Turquie où il est mort.
Plusieurs émigrés ont demeuré certes en Pologne mais ils n’avaient plus suffisamment de force pour parvenir à un bouleversement des rapports chez eux.
Il ne restait plus que le désir de liberté, les idées et les incitations laissées dans la pensée
du peuple par l’insurrection de Rakóczi. Les rapports féodaux étaient maintenus.
Mais la lutte contre leurs représentants et le combat pour une vie plus juste et plus digne
se poursuivait.